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La période a été intense et vécue de façon très dense par les chesnéens, pour différentes raisons :

• les enjeux décisifs pour l’avenir de l’institution
• l’engagement militant
• la complexité technique du dossier
• les repositionnements individuels et inter-individuels
• la richesse des rencontre avec une multitude d’interlocuteurs techniques et/ou alliés

La principale raison d’être de l’association Les Ami.e.s de La Chesnaie est précisément d’avoir rassemblé et mobilisé les personnes qui ont perçus le caractère préoccupant, inquiétant, décisif de la vente de La Chesnaie; mais aussi d’avoir réunis des personnes motivées par la dimension coopérative, inclusive, fédératrice du projet de reprise interne sous forme de SCIC.

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Le projet de SCIC soulève beaucoup d’espoir, d’enthousiasme toujours tempérés par la frustration de construire un si beau projet dans un temps contraint, suivi par l’indignation, et la colère que l’avenir de la clinique se décide dans un dispositif de vente excessivement libéral à travers la banque d’affaire.

Chronologie des émotions qui ont traversé le collectif,
pour repérer les principales périodes de l’année écoulée.

D’abord la stupeur suite à l’annonce du 8 mars, pour prendre la mesure des enjeux. La peur et l’inquiétude des soignants. À partir du mois d’avril, des pistes concrètes pour nous organiser sont mobilisatrices et permettent de lutter contre notre sentiment d’impuissance dans le processus de vente.

Le projet de SCIC a fourni au collectif des cascades de problèmes institutionnels à résoudre, de questions à soulever et à mettre au travail pour trouver des réponses très concrètes. Ces questions et problèmes se sont révélés très stimulants pour :

• Rêver le projet avec des moments d’imagination collective, de créativité ;
• Penser les mouvements de la psychothérapie institutionnelle et coopératif ;
• S’approprier l’outil de travail ;
• S’aligner en tant que soignants, salariés et militants ;
• S’ouvrir sur l’extérieur dans la recherche de sympathisants, d’alliés.

Nous avons tous eu beaucoup de gratitude en voyant à quel point un grand nombre de personnes et d’institutions se sont mobilisées pour se joindre au projet :

• 80% des soignants de la clinique de La Chesnaie ;
• 520 adhérents à l’association les Ami.e.s de La Chesnaie ;
• 260 sociétaires, eux aussi confrontés à la temporalité très contrainte pour construire la SCIC, puisqu’ils ont eu tout juste un mois pour répondre à l’appel à souscription de parts-sociales ;
• Une tribune signée par des sympathisants célèbres d’une très grande humanité, et rejoints par plus de 8 000 signataires spontanés alors que nous avons posté la tribune une seule fois sur les réseaux sociaux.
• Une campagne qui a permis de mobiliser au-delà de ce que nous imaginions : 340 000 € de parts sociales effectives et environ 800 000€ de parts sociales qui auraient pu être souscrites à termes, sans compter la participation financière de plusieurs institutions de poids qui souhaitaient prendre part au projet et avec qui les pistes de partenariats ont été avortées par l’annonce du vendeur.

Les mois d’avril, mai, juin et mi-juillet correspondent à la période de construction de l’offre de reprise. Pendant ces mois le collectif a été porté par un enthousiasme militant, mais a aussi été éprouvé par un contexte hostile qui a exacerbé les enjeux et augmenté l’importance de certains désaccords, à laquelle nous avons toujours opté pour une présentation très diplomatique sur les scènes publiques.

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Le 18 juillet 2022 nous avons envoyé au cabinet La Baume finance notre lettre d’intention pour acheter la clinique de La Chesnaie. Le vendredi 22 juillet le cabinet nous appelle pour signifier que notre offre de 4,5 Millions d’euros est « trop basse », et que le vendeur se réserve le droit de choisir un seul acheteur au 15 août. Or si la phase deux ne se déroulait pas comme nous le pensions, cela signifiait que notre offre serait en toute vraisemblance évacuée plus facilement, conformément à ce que plusieurs indices négatifs provenant de la Direction de la clinique nous laissaient craindre.

Suite aux indications de LBF une stratégie se dessine pour les trois semaines suivantes :

1. Lettre adressée au vendeur au nom des salariés, signée par 80 salariés ;
2. Augmenter l’offre à 5,3 Millions d’euros. Cette hausse de l’offre fut votée dans la douleur par certains, tant le montant est au-delà de la limite du tolérable et d’un scandale ;
3. Publier une Tribune dans le journal Libération.

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Après cette période vient le temps de la déception avec l’annonce du vendeur le 1^er septembre de négocier exclusivement avec la Fondation l’Élan Retrouvé. Cette annonce intervient quelques jours avant l’Assemblée générale extraordinaire de transformation de l’association Les Ami.e.s de La Chesnaie en SCIC SA Clinique de Chailles – La Chesnaie le 5 septembre 2022.

Suite à l’annonce du vendeur nous assistons en interne à une défection progressive des collègues. Cela révèle un clivage resté latent depuis plusieurs années, qui aujourd’hui devenait délétère pour l’ambiance et le travail collectif.

Les personnes les plus investies dans la SCIC ont entrepris plusieurs choses. Puis au cours du mois d’octobre, ils osent et acceptent amèrement le constat que tout le sens et l’intérêt de construire la SCIC réside dans « l’intérêt collectif », par conséquent la défection des collègues représente un désaveu fatal au projet qui confirme le mépris et le désaveu du vendeur.

Il fallut alors se résoudre à constater notre échec, puis organiser l’AGE.

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Missions jugées accomplies, non-accomplies, et améliorables
de l’association Les Ami.e.s de La Chesnaie.

Accomplies

• Construire un projet de reprise interne crédible, avec la limite que ce projet n’était pas à l’épreuve de toute hostilité.
• Rassembler un collectif de sympathisants à la SCIC, notamment en dehors des murs de la clinique de La Chesnaie.

Accomplies mais que nous aurions pu améliorer

• Établir une stratégie de communication.

Les échecs

• Pas de Transmission à la clinique de La Chesnaie, mais une vente.
• Perte définitive et (a priori) irrévocable de souveraineté pour la clinique de La Chesnaie.
• Perte de la fonction de Médecin-Directeur.

Les limites et les difficultés

• Construire le projet et penser notre pratique en même temps.
• Construire un discours commun
• Confusions des rôles
• Collectif a été mis à l’épreuve dans un contexte hostile
• Difficultés répétées et chroniques dans les modes de prises de décisions

Le Bilan Moral de l’association a été approuvé par vote lors de l’AGE.